Abécédaire
à l’usage des rurbains qui rêvent de redevenir culs-terreux

En quelques mots :

Un format adapté à tous les publics, pour cerner, du glyphosate au véganisme, du gluten au flexitarisme, de Déméter à Prométhée, de la révolution néolithique à l’industrialisation agricole, de l’Auroch ancestral et sauvage à la vache domestique actuelle, de la Sphinge à l’OGM, de l’indépendance alimentaire à la surconsommation, de l’animal sacré à la perte de spiritualité, de l’industrie agro-alimentaire à L214, … de Jean Ferrat à La Fontaine, en chanson aussi, avec un humour débridé, tout ce qu’il faut savoir (et parfois oublier) pour se nourrir aujourd’hui, par un retour à la terre, pour vivre ensemble dans les villages où nous voulons nous réinstaller après les avoir fuis il y a 50 ans. Des villages que nous voulons alors sans odeurs, sans coq, sans clochers, sans voisins… Un abécédaire sans langue de bois, et sans idéologie. Pour rire des hypocrisies de notre écologie et de notre productivisme, en un mot : de nos paradoxes.

 

- « Vous faites la prière, vous, avant le repas ? »
- «  Pas besoin, on mange bio… »

Intentions :

Notre abécédaire se composera donc de 26 mots. Un par lettre de l’alphabet. A la façon de Pierre Desproges dans son « dictionnaire superflu à l’usage de l’élite et des biens nantis ». Il s’agira, par ce biais, d’instruire en distrayant, de distraire en instruisant.

Il n’est pas nécessaire de s’appesantir sur l’actualité du thème de l'écologie dans notre société. Les actualités bruissent quotidiennement d’événements liés à ces questions.

Par contre, quelques mots sur la forme choisie.
L’utilisation d’une forme dictionnaire permet de changer de forme et de point de vue à chaque fois que l’on change de lettre. Un thème, une couleur, une forme pour la lettre A. Et pour la lettre B, autre forme, autre sujet. Ainsi de suite.

L’addition de ces formes, loin d’être un collage approximatif, conduit le spectateur  à recevoir des informations complexes et éventuellement contradictoires. Cette contradiction n’est pas une faiblesse de la forme, mais au contraire sa richesse. Ce procédé, vieux comme Socrate, se nomme la dialectique.

Un certain nombre de notions pour lesquelles on ne peut cerner en une seule pensée (même longue et développée) toute la complexité des tenants et aboutissants bénéficient de l’usage de la dialectique : en effet, user de dialectique, ce n’est pas dire une chose et son contraire et planter tout le monde-là, c’est au contraire proposer une image (forcément parcellaire) puis une autre image (tout aussi parcellaire) et placer l’auditeur-lecteur-spectateur au milieu de ces deux images. Il est alors à l’endroit où lui-même doit poser une pensée complexe qui permet d’unir les deux images. Cette pensée peut être difficile à exprimer clairement, mais la pensée qui est générée par ces deux images qui expriment parfaitement les contradictions de la vie, est plus riche même que l’addition de deux pensées simples. Ce système est constamment utilisé dans les mythologies, et en philosophie.

En 26 occurrences, nous aurons donc le loisir de nous placer à autant d’endroits paradoxaux de la question agricole dans notre société. Et le spectateur, qui est un individu libre et dont la pensée se façonne en permanence, taillera sa route réflexive durant et après le spectacle.